MINIMUM D'ÉNERGIE, MAXIMUM D'ÉFFICACITÉ

 

 

le texte à écouter

 

écouter le texte

 

 

le texte à lire

 

 

 

On trouve au Kodokan une calligraphie de la main de Kano. On peut y lire : "seiryoku Zenyo", que l'on traduit par "le meilleur usage de l'énergie" et dont on a tiré le principe de base du Judo, "Minimum d'énergie, maximum d'efficacité".
C'est tout le Judo, dont il doit être question ci-dessous.

 

plusieurs principes concourent à cette définition d'une efficacité idéale.

 

décomposition d'un nage waza :

 

afin d'appliquer les principes fondamentaux de l'efficacité technique, il faut savoir comment se dé compose un nage waza et les proportions auxquelles chaque partie y interviennent.
 

  1. Kuzushi : le déséquilibre (50%).
  2. Tsukuri : l'accentuation du déséquilibre, puis le placement de la technique (40%).
  3. Kake : la fin du mouvement, la projection, puis la chute. (10%)

 
 

le principe de la souplesse :

 
 

Il englobe tous les autres principes tellement il est indispensable à chacun d'entre eux.
Il ne faut ni raisonner ni agir en termes d'opposition face à une sollicitation extérieure mais s'adapter pour retourner la situation à son avantage en exploitant la moindre opportunité.

 

Lorsqu'il est attaqué, le judoka n'empêche pas le mouvement de l'adversaire, mais le détourne de sa trajectoire d'origine et le guide dans une direction où il ne représente plus aucun danger, avant d'exploiter cette nouvelle situation à son profit : il projette en utilisant le mouvement d'attaque de l'adversaire.
L'esquive (Tai Sabaki) est la vraie voie du succès.

 

Le principe de l'action réaction :

 
 

Lorsque le judoka choisit d'attaquer en premier (dans le cas d'un combat inéluctable, surtout s'il est entouré de plusieurs adversaires, il a peut intérêt à prendre les devants), il construit cette attaque pour provoquer une première réaction de l'adversaire, afin qu'ilpuisse l'exploiter en appliquant le principe précédent.
Il utilise l'énergie mise en avant par ce dernier pour tenter de se défendre de l'attaque.
Par exemple, lorsque le judoka attaque en poussant, la réaction réflexe de l'adversaire va être de s'opposer au mouvement, en poussant. le judoka transforme alors aussitôt son action en traction, dont la force vient s'ajouter à la poussée de l'autre, ainsi facilement déséquilibré sur l'avant.
Le contraire, traction, provoquant un retrait de l'adversaire, augmenté aussitôt par une poussée dans ce sens, est également un cas de figure de base.
Le principe de l'action réaction repose en fait sur la mise en oeuvre d'un mouvement piège pour provoquer un réflexe incontrôlé et facile à exploiter.

 

Le principe du "centre" :

 
 

Comme dans tous les arts martiaux, le Judo enseigne que l'énergie vitale (ki) dont dispose tout homme même si ce dernier s'en rend plus ou moins compte) réside dans son abdomen (Haras), au niveau du nombril, là où se situe son centre de gravité.
Ce "Centre" est le Salka-Tanden, ou tanden. Toute action véritable, c'est-à-dire couronnée d'efficacité part de là.
Il doit être plus bas que celui de l'adversaire si l'on veut pouvoir triompher avec certitude.
Ce point immatériel est connu de toutes les civilisations de l'Extrême-Orient. La vraie force part du centre vital pour passer à travers le corps, jusqu'au bout des doigts et des pieds, et exploser en périphérie avec la puissance d'une lame de fond.
Le Karaté, l'Aïkido, notamment, amènent le pratiquant à cette même sensation, toute différente de celle des sportifs occidentaux qui placent leur force dans les épaules.
En Judo aussi, tout mouvement part du tanden, est appuyé par tout le Hara, (force des hanches), est amplifié par les bras et les jambes. On projète avec le "Ventre", comme on résiste à une tentative de l'adversaire en "Densifiant" le "Ventre"...
D'où, également, l'habitude de respirer bas, "avec le ventre". " la forme classique en sport occidental étant la respiration dite haute, (intercostale)".
on peut ponctuer l'action d'un puissant kensei (Appelé à tort kiai), qui n'est que la manière d'extérioriser la force interne accumulée : Ce cri bref, violent, venant du fond du ventre, intervient au sommet de l'explosion de l'énergie mise en action par le judoka, lorsque l'adversaire s'envole.

 

Le principe d'opportunité :

 
 

Le Judoka doit avoir une grande sensibilité du corps, un sens de l'opportunité qui le guidera avec vitesse, précision et décision, (Dans l'instant "correct pour la réussite de l'action, (timing).

 

Seule une longue sensation, avec un esprit à la fois vif et décontracté, réceptif au moindre clignement que les doigts peuvent détecter dans l'équilibre de l'adversaire, ammoindrir l'une des défense, peut permettre de placer le mouvement "Juste", dans le temps "juste".
c'est en grosse partie le secret de l'efficacité absolue ! La technique du judo n'est à ce niveau qu'Un mouvement pour réaliser dans l'instant ce que l'esprit a senti possible.
Il est bien évident que seule une grande souplesse, si difficile à conserver dans le feu de l'action) permet de réagir en une fraction de seconde, à l'instant même où la sensation est devenue assez précise pour que le Judoka entrevoie l'action qui peut suivre.
Cependant, le judoka restera vigilant afin de ne pas tomber à cause d'un réflexe, dans le premier piège tendu par l'adversaire.
Il devra entraîner ses réflexes sans y être asservis, et apprendre à faire la différence entre les pièges, et les réelles opportunités.

 

Le principe du déséquilibre :

 
 

Ce principe (kuzushi-no-ri rappelle qu'aucune action ne doit être engagée avec la force pure, celle-ci n'intervient que dans la dernière phase de l'action, pour la soutenir en L'amplifiant.
Tel est ce principe, même si, de nos jours, les judokas ont de plus en plus tendance à investir la totalité de leurs forces dans le moindre mouvement, afin de forcer la victoire, pour gagner plus vite.
Hormi le fait que cette manière de faire est à l'opposé de l'enseignement de base, (où il est l'économie d'une énergie), un abus dans cette direction fait peu à peu oublier les mécanismes de l'un des plus grands secrets d'efficacité du Judo, base même des schémas d'action, à savoir la mise en déséquilibre de l'adversaire.

 
  1. Latéral gauche (hidariyoko) :

    déséquilibre latéral gauche
    on amène le poids de l'adversaire sur le tranchant du pied gauche.

  2. ?Avant gauche (hidarimaesumi) :

    déséquilibre avant gauche
    on amène le poids de l'adversaire sur les orteils du pied gauche

  3. ??Avant (manmae) :

    déséquilibre avant
    On tire l'adversaire pour amener son poids sur les orteils des deux pieds.

  4. ??Avant droit (migimaesumi) :

    déséquilibre avant droit
    le poids de l'adversaire est amené sur les orteils du pied droit.

  5. ??Latéral droit (migiyoko) :

    déséquilibre latéral droit
    le poids de l'adversaire est décalé sur le tranchant externe du pied droit.

  6. ?
  7. ?Arrière droit (migiatosumi) :

    déséquilibre arrière droit
    On pousse l'adversaire pour amener son poids sur le talon droit.

  8. ??Arrière (maushiro) :

    déséquilibre arrière
    On pousse l'adversaire pour le déséquilibrer sur les deux talons.

  9. ??Arrière gauche(hidariatosumi) :

    déséquilibre arrière gauche
    le poids de l'adversaire est décalé sur le talon gauche.

 

Bien entendu la réalité se complique du fait que l'on peut ajouter à ces directions initiales des déséquilibres vers le haut ou le bas,

 

en résumé :

 
 

l'efficacité technique idéale n'est obtenue que par de l'entraînement sur une période excessivement longue.
l'efficacité technique apparaît lorsque il y a un maximum de principes qui convergent au meme moment.
l'efficacité mets en collaboration les sensations du corps avec celles de l'esprit, si il y a un désaccord la technique ne sera pas obtimale.
il faut assouplir son corps et son esprit afin de pouvoir entrevoir les opportunités qui se présentent, par des déséquilibres provoquées bien souvent par des actions réactions en faisant appel à l'énergie contenu dans son tanden.
 
 

 

 

<© copyright judopourtous